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les considérations que l’auteur fait valoir contre la gamme tempérée, gamme fausse et confuse dont le piano malheureusement tend à perpétuer le maintien. M. Blaserna appelle de ses vœux le jour où l’on abandonnera définitivement cette gamme qui a fait son temps[1], qui est bien et dûment condamnée et qui fausse l’oreille des musiciens.

Disons un mot de l’économie de l’ouvrage. Les premiers chapitres traitent de la nature du son, de sa propagation, de son intensité, et de sa hauteur. Par parenthèse, M. Blaserna a oublié de définir au début ce que c’est que la série harmonique dont il doit faire par la suite un si grand usage. Suivent quatre chapitres sur les accords, la sirène de Helmholtz, l’histoire des gammes — un peu brève peut-être — et le timbre. Enfin un dernier chapitre, court, mais très-intéressant, très-clair, très-substantiel, traite des écoles musicales et de leurs différences. Quoique Italien, l’auteur n’hésite pas à constater la décadence de l’art dans sa patrie, et condamne par des paroles sévères la manière dont les villes emploient les sommes considérables qu’elles dépensent pour les théâtres, consacrant cet argent à divertir les masses par des spectacles ineptes plutôt qu’à favoriser et à accroître la culture musicale du pays.

Les éditeurs ont eu l’heureuse idée de joindre à ce volume la conférence que Helmholtz a faite à Bonn, il y a quelques années, sur les causes physiologiques de l’harmonie musicale. On sait quel est le talent de l’illustre professeur pour mettre à la portée des laïques, comme on dit outre-Rhin, les notions scientifiques les plus compliquées et les plus abstraites. Il n’a peut-être, sous ce rapport, d’autre rival que le célèbre Tyndall en Angleterre. Cette conférence complète en partie ce qui est dit dans l’ouvrage, cette circonstance en rend la reproduction très-utile.

J. Delbœuf.

William B. Carpenter : Mesmerism, spiritualism, etc., historically and scientifically considered. — London, Longmans, Green et Co, 1877.

Hume remarque dans son Essai sur les miracles, que c’était une sage politique de la part du faux prophète Alexandre, de choisir comme premier théâtre de son imposture, la Paphlagonie, où, d’après Lucien, les gens étaient extrêmement ignorants et stupides, d’une crédulité sans bornes. À moins que dans ce temps-là l’intelligence et le bon

  1. Si l’on ne veut pas, comme le propose Helmholtz, mettre 24 touches à l’octave, on pourrait essayer d’adopter pour la gamme chromatique les nombres suivants :

    donnés par Sauveur, et déterminés rationnellement par moi dans l’ouvrage précité.