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REVUE DES PÉRIODIQUES ÉTRANGERS


VIERTELJAHRSSCHRIFT FÜR WISSENSCHAFTLICHE PHILOSOPHIE.

Numéro 3 (1re  année).

Lasswitz (Essai sur le problème cosmologique, et sur la fixation du concept de l’infinité).

Depuis Riemann, les tentatives de la métagéométrie ont rencontré l’adhésion ou du moins la faveur des savants, mais provoqué fréquemment l’antagonisme des philosophes. Ainsi W. Göring (Raum und Stoff. Berlin. 4876), se plaçant au point de vue de Kant, rejette l’espace à dimensions de la géométrie non-euclidienne, parce que cet espace échappe à l’intuition sensible. Mais, objecte Lasswitz, les équations algébriques, qui représentent les rapports géométriques pour le mathématicien, ne sont pas davantage des objets d’intuition : et pourtant personne ne songe à en contester la légitimité ni l’emploi. — Lasswitz se propose surtout de défendre contre W. Göring et aussi contre Wundt (voir le premier numéro du Vierteljahrsschrift) les idées de Zöllner sur la mesure (Krümmungsmaß), sur la représentabilité (Vorstellbarkeit) de l’espace sphérique. Il combat la théorie que Wundt a émise sur la double infinité du temps et de l’espace, en opposition avec la quantité finie de la matière, qui remplit l’un et l’autre.

Wundt, en quelques pages, maintient et essaie de faire triompher ses précédentes conclusions.

Riehl (A.). Causalité et identité.

Analyse historique et logique du principe de causalité, en vue d’établir que la causalité n’est pas un principe primordial et irréductible de la connaissance. C’est Leibniz qui, le premier, a voulu placer la causalité sur le même rang que l’identité : Spinoza avait très-bien montré qu’elle est subordonnée à cette dernière, comme un principe dérivé. Kant et Stuart-Mill n’ont pas mieux saisi le véritable rapport de ces deux principes. Ils ne voient pas que la véritable cause (Ursache) et la raison suffisante (Grund) sont, au fond, identiques ; et que, entre la cause et l’effet, il n’y a pas plus de différence logique qu’entre le principe et la conséquence. — Riemann a mieux entendu qu’eux l’origine et le sens du concept de causalité. Il faut reconnaître avec lui que « la connexion des choses, ou encore la manière dont la nature tire des