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cipes sur lesquels reposent ces opérations ne soient eux-mêmes le fondement direct des figures auxquelles elles appartiennent. C’est ce que nous n’aurons peut-être pas beaucoup de peine à établir.

Il ne saurait y avoir de difficulté pour la première figure, car tout le monde convient que cette figure a un principe qui lui est propre, et que ce principe est précisément celui dont nous nous sommes servis pour expliquer la subalternation. Entre une subalternation et un syllogisme ordinaire de la première figure, il n’y a qu’une différence : c’est que, dans l’une, le nom du petit terme est remplacé par celui du moyen, A, tandis que, dans l’autre, ce même terme porte un nom distinct et particulier, C. Or il y a deux sortes de subalternation, celle de l’universelle affirmative et celle de l’universelle négative : il y a donc deux espèces de syllogismes de la première figure, selon que la majeure est affirmative ou négative : car cette majeure, qui est l’expression d’une loi, est nécessairement universelle. La mineure, qui subsume le sujet, A ou C, à la loi exprimée par la majeure, est nécessairement affirmative : mais, tandis qu’elle est particulière dans la subalternation, elle peut, dans le syllogisme proprement dit, être universelle ou particulière. Le nom que nous donnons maintenant au sujet, C, est, en effet, celui d’un attribut qui lui appartient : et cet attribut peut, ou emporter, par lui-même et dans tous les sujets auxquels il s’étend, l’application de la loi, ou coïncider simplement, dans un sujet donné, avec cette application. La première figure a donc, comme l’avait pensé Aristote, quatre modes[1] qui sont les suivants :

BARBARA CELARENT
Tout A est B : Nul A n’est B :
or tout C est A : or tout C est A :
donc tout C est B. donc nul C n’est B.
DARII FERIO
Tout A est B : Nul A n’est B :
or quelque C est A : or quelque C est A :
donc quelque C est B. donc quelque C n’est B.

Voyons maintenant, puisque nous avons reconnu, dans la contraposition, un syllogisme de la seconde figure, si cette figure ne résul-

  1. Leibniz donne à cette figure un cinquième et un sixième mode, en remplaçant les conclusions universelles des modes Barbara et Celarent par les particulières correspondantes. Il donne, de même, six modes à la seconde figure, en subalternant les conclusions de Cesare et de Camestres, et six à la quatrième, en subalternant la conclusion de Celantes. Mais ces subalternations sont, quoi qu’il en dise, de véritables épisyllogismes, dont la conclusion ne doit pas être rattachée aux prémisses du syllogisme principal. Voy. Nouveaux essais, liv. IV, chap. XVII, § 4.