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de tous les modes de la troisième figure. D’après ce principe, il suffit qu’un sujet réel, , possède l’attribut B, pour que nous soyons autorisés à substituer l’expression « quelque B » au nom que ce sujet portait auparavant, A ; et, comme l’attribut A ne peut manquer d’appartenir au sujet auquel il donnait son nom, nous affirmons par suite de cette substitution, que quelque B est A. Mais une fois le nom de B substitué à celui de A, nous sommes libres d’affirmer de quelque B, non seulement l’attribut A, mais encore tout autre attribut, C, qui appartient également au sujet réel,  ; nous pouvons, de même, nier de quelque B tout attribut qui n’appartient pas à , et que nous en avons nié, lorsqu’il portait encore le nom de A. En un mot, tout ce qui s’affirme ou se nie d’un sujet, peut aussi être affirmé ou nié par accident d’un attribut de ce même sujet : et la formule « nota rei est accidens notœ alterius » doit être complétée par celle-ci : « repugnans rei repugnat per accidens notœ ». La subalternation et la contraposition sont des syllogismes des deux premières figures dans lesquels le petit terme n’est pas assez déterminé, parce que nous n’avons pas d’autre nom pour le désigner que celui du moyen : la conversion est un syllogisme de la troisième figure dans lequel le grand terme est, au contraire, trop déterminé, parce que ce terme est exclusivement l’attribut qui donne son nom au moyen. Or il y a deux sortes de conversion, celle de l’universelle affirmative et celle de la particulière affirmative : il y a donc deux espèces de syllogismes de la troisième figure, selon que la mineure est universelle ou particulière : car cette mineure, qui nous autorise à désigner le sujet réel , par le nom de son attribut, B, est nécessairement affirmative. Quand la mineure est universelle, la majeure peut être, non seulement affirmative ou négative, mais encore universelle ou particulière : car nous pouvons toujours substituer le nom de B à celui de A, que ce soient tous les sujets de A, , ou seulement l’un d’entre eux, , qui soient ou ne soient pas C. Mais, si la mineure est particulière, la majeure doit être universelle : car, si l’affirmation ou la négation de C ne portait pas sur tous les sujets de A, mais seulement sur l’un d’entre eux, , rien ne nous assurerait que ce sujet est précisément celui que nous désignons, en vertu de la mineure, par le nom de B. La troisième figure ne peut donc avoir que les six modes que tout le monde lui reconnaît : je place les derniers ceux dans lesquels la mineure est particulière.

DARAPTI FELAPTON
Tout A est C : Nul A n’est C :
or tout A est B : or tout A est B :
donc quelque B est C. donc quelque B n’est pas C.