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ANALYSES. — HORWICZ. Analyses psychologiques.

domine tout le domaine de la vie de l’âme : l’opposition du théorique et du pratique. Recevoir les excitations du monde extérieur et les élaborer en idées et en connaissances ; puis les manifester au dehors par les impulsions, désirs et actes consécutifs (mots, gestes, etc.) : à cela se réduit le cours entier de la vie psychique. — Si nous représentons par SCC′M un élément nerveux simple, S étant l’appareil sensoriel, C le centre sensoriel, C′ le centre moteur, M le muscle ; S et M pourront être considérés comme les deux pôles, positif et négatif, d’une pile galvanique, ou nord et sud d’un aimant. Nous ne suivrons pas l’auteur dans les ingénieuses hypothèses auxquelles il se livre à ce sujet et qui ont pour but de faire servir de plus en plus la physiologie à expliquer la psychologie.

Nous arrivons à l’étude de la mémoire. L’auteur expose rapidement les théories allemandes contemporaines sur ce sujet et il montre qu’au fond de toutes, il y a une question fondamentale diversement résolue. La reproduction des états de conscience est-elle une réceptivité ou une spontanéité ? — C’est une question, dit-il, à laquelle on ne peut répondre exclusivement ni dans un sens ni dans l’autre, et la plupart des psychologues n’ont été conduits à une solution déterminée, que par leurs vues métaphysiques sur la nature de l’âme.

On peut bien soupçonner que la physiologie nous donnera sur ce point les premières indications ; car nous voyons que la reproduction domine les fonctions les plus simples. Sans elle, la coordination des mouvements réflexes est aussi impossible que la formation du sens musculaire. Comme le fait remarquer Wundt, quand nous voyons un animal décapité ou un homme endormi changer un mouvement manqué en un autre plus approprié à éloigner l’excitation, il nous faut admettre qu’il y a là un souvenir : ce second mouvement ne peut être entrepris sans un souvenir de la forme du premier mouvement et de ce qui s’en suit. Il en résulte donc que dans chaque organe central, et même dans chaque petit plexus nerveux, il y a un souvenir.

La reproduction est un cas spécial de l’association, en prenant ce mot dans son sens le plus large, c’est-à-dire comme un fait physiologique reposant sur des bases anatomiques déterminées. Si nous prenons le cas le plus simple, par exemple ce qui se passe dans la moelle épinière, nous y trouvons trois espèces de connexions établies par les filets nerveux entre les cellules :

1o Une connexion entre les cellules sensitives des cornes posté-