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périodiques. Vierteljahrsschrift für Philosophie.

dissolubilité réelle du vouloir, de la représentation et du sentiment dans tous les états psychologiques.

Lexis : Sur la théorie des phénomènes que présentent les masses dans la société humaine.

Schæffle fait un grand éloge de la partie du livre de Lexis qui traite de » problèmes de la statistique sociale. Il y constate avec plaisir la confirmation des vues qu’il a émises lui-même sur le rôle des grands nombres, dans les questions de sociologie, au premier volume de son ouvrage sur La structure et la vie du corps social. Ni la statistique ne démontre la nécessité aveugle des actions humaines ; ni elle ne suffit à nous révéler les lois sociales.

N° IV.

B. Erdmann : La psychologie contemporaine en Allemagne, d’après le livre de Th. Ribot.

Erdmann s’associe, en les développant, aux conclusions de Ribot contre la psychologie des métaphysiciens et des associationistes. Il montre la nécessité de joindre la physiologie à la psychologie, dans l’étude des sensations, des perceptions, de la mémoire, de l’association des idées. Ribot aurait pu ajouter à la liste des travaux de pure psychologie, dégagés de toute préoccupation métaphysique, qu’il énumère et analyse, les livres de Duboc sur la Psychologie de l’amour, et de Paul Rée sur L’origine des impressions morales. — Erdmann regrette qu’il ne soit pas fait mention de l’Introduction à la psychologie et à la science du langage de Steinthal, l’œuvre psychologique la plus considérable, à ses yeux, des dix dernières années. Il souhaiterait que Ribot se fût plus étendu sur Küssmaul, sur Weber et Helmholtz ; et qu’il eût étudié Wundt moins dans le Mensch und Thierseele que dans la Psychologie physiologique. Mais ces critiques et d’autres du même genre prouvent seulement que Ribot n’a pas eu l’intention d’épuiser la question ; et qu’il s’est borné à éveiller la curiosité et à provoquer l’étude des philosophes français sur les travaux récents de la psychologie allemande. B. Erdmann se plaît à rendre justice à l’exactitude et à la clarté de ce travail, et souhaite qu’une traduction allemande permette bientôt à ses compatriotes de le mettre à profit pour eux-mêmes.

Lasswitz : Le renouvellement de l’atomistique en Allemagne.

Daniel Sennert, médecin allemand de la première moitié du dix-septième siècle, sut conserver, au milieu des convulsions de la guerre de Trente-Ans, la liberté d’esprit et les loisirs nécessaires pour renouveler et faire triompher autour de lui l’antique doctrine des atomes. C’est dans ses Hypomnemata qu’il expose ses idées. Il avait dans d’autres écrits combattu l’opinion contraire d’Aristote. Les œuvres du médecin Asclépiade, contemporain de Cicéron, ont évidemment inspiré et soutenu la conviction de Sennert. La philosophie corpusculaire