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périodiques. Philosophische Monatshefte.

théologales, l’amour, la foi, l’espérance, c’est d’aider l’âme à s’élever à la vie contemplative. Tout ce qui détourne l’âme de Dieu est mauvais : la recherche des biens extérieurs, les poursuites de l’ambition, l’amour du plaisir. La pauvreté, l’obéissance, la chasteté, en détachant l’âme des biens terrestres, favorisent la vie contemplative. Tous les hommes sans doute ne peuvent réaliser cet idéal : la morale de saint Thomas ne condamne pas ceux qui s’intéressent à la famille et aux autres biens de ce monde. Mais elle distingue soigneusement et la forme supérieure et la forme inférieure de la vie chrétienne. En résumé, les vertus, qui composent pour saint Thomas l’idéal de la morale catholique, sont des vertus de moines. C’est contre une telle morale que Luther et Mélanchthon ont élevé leurs énergiques protestations. Ils placent résolument la vie active au-dessus de la vie contemplative. Le chrétien ne doit pas, selon eux, se désintéresser de la vie politique, de la famille » et suppléer au travail par la mendicité. Ils rejettent la distinction d’une forme supérieure et d’une forme inférieure de la vie chrétienne. Les mêmes principes inspirent l’Éthique de Kant et de Schleiermacher.

Horwicz : Analyses psychologiques sur une base physiologique. — 2 partie : Analyse des sentiments qualitatifs (Magdeburg, 1878).

Le Dr  Frederichs parle du nouvel écrit d’Horwicz dans les termes les plus élogieux. Horwicz réfute victorieusement la thèse de Schopenhauer sur le caractère négatif du plaisir. Le matérialisme n’est pas moins contredit que le pessimisme par la nouvelle doctrine psychologique. L’amour des hommes devient le penchant naturel et primordial de l’âme. Le fondement physiologique des théories d’Horwicz est emprunté aux recherches de Wundt. La réduction de tous les faits psychologiques au plaisir et à la douleur permet d’en tenter une explication génétique, au lieu de se borner à une pure classification.

C.-L. Michelet : Le système de la philosophie comme science exacte, comprenant la logique, la philosophie de la nature et la philosophie de l’esprit, 3 vol. Analyse par L. Weiss.

L. Weiss commence par relever des erreurs de fait dans l’ouvrage du fidèle hégélien. Il présente ensuite ses objections philosophiques contre la métaphysique de l’auteur. Il ne peut s’empêcher toutefois de l’aire, en terminant, des vœux pour que la doctrine hégélienne ressaisisse une partie de son ancien empire sur les intelligences. Elle est, plus qu’aucune autre, propre à ranimer le sens de l’unité, de l’harmonie des choses, qui s’émousse et se perd aujourd’hui dans les recherches de détail ; à donner à l’esprit la conscience de son autonomie et de son rôle dans l’explication et le gouvernement de la nature.

Albr. Krause : Kant et Heimholtz sur l’origine et la signification de l’intuition de l’espace et des axiomes géométriques (Schauenburg, Lahr, 1878). Analyse par Michaelis.

Michaelis se rallie entièrement aux conclusions de Krause contre la métamathématique. Les arguments d’Helmholtz reposent sur la confusion, maintes fois signalée déjà, de l’intuition et du concept, des condi-