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F. - R.. — considérations sur la philosophie chimique

ont la même chaleur spécifique. Ainsi le fer, dont le poids atomique est de 55,9, a une chaleur spécifique de 0,438, et le produit de ces deux nombres est égal à 6,4. Il en est de même pour le mercure (poids atomique, 200 ; chaleur spécifique, 0,039 ; produit, 6,4). On connaissait cependant trois exceptions notables à cette loi, le carbone, le bore et le silicium. M. Weber, dans un travail récent, a fait voir que ces éléments tendent à rentrer dans la loi commune, si l’on prend leur chaleur spécifique à une température suffisamment élevée. En somme, il y a encore sur divers points de détail, quelques incertitudes, qui, sans enlever à la loi de Dulong et Petit son importance et son caractère de généralité, l’empêchent d’avoir une autorité aussi indiscutable que les lois formulées précédemment. D’ailleurs cette loi n’est guère utilisée que pour la détermination du nombre proportionnel qu’il convient de choisir pour poids atomique. Il est très intéressant déjà de constater que les atomes ont tous la même chaleur spécifique, c’est-à-dire qu’une quantité donnée de chaleur est capable de communiquer à tous les atomes un même accroissement de force vive. Toutefois, combien cette loi ne serait-elle pas plus féconde en conséquences si, au lieu de porter sur les chaleurs spécifiques des solides, elle portait sur les chaleurs spécifiques des gaz ! Au moins serait-il nécessaire de mesurer les chaleurs spécifiques à la même distance du zéro absolu, ou même encore au zéro absolu. En effet c’est dans ces conditions seules que l’état solide est susceptible d’une définition précise.

La loi de Mitscherlich se formule ainsi : Les composés chimiques analogues cristallisent sous des formes sensiblement identiques.

Ainsi les carbonates de chaux, de magnésie, de zinc, de manganèse, de protoxyde de fer cristallisent tous en rhomboèdres, présentant le même angle, à quelques minutes près. De plus, ces composés analogues peuvent se remplacer en toutes proportions dans un cristal.

Cette loi souffre bien plus d’exceptions que la loi de Dulong et Petit.

Faraday, en étudiant les phénomènes d’électrolyse » a été amené à formuler cette loi : La quantité d’électricité nécessaire pour décomposer un équivalent d’une combinaison A est nécessaire et suffisante pour décomposer un équivalent d’une autre combinaison B. Ainsi la quantité d’électricité nécessaire pour décomposer 9 grammes d’eau est la même que celle qui est nécessaire pour décomposer 139 grammes de chlorure de plomb. Réciproquement, la quantité d’électricité dégagée par la formation de 9 grammes d’eau est nécessaire et suffisante pour décomposer 139 grammes de chlorure de