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NOTES ET DISCUSSIONS

L’INFINI ACTUEL
EST-IL CONTRADICTOIRE ?
RÉPLIQUE DE M. RENOUVIER A M. LOTZE

Le mot réplique, employé ici faute d’un meilleur, n’est que juste à demi, quand les termes d’une discussion n’ont pas toute la précision désirable. M. Penjon, dans la note explicative dont il a accompagnée la « Réponse de M. Lotze » à mes articles de la Critique philosophique[1], me fait l’honneur de penser qu’un débat entre M. Lotze et moi sur une des plus importantes questions de la métaphysique peut avoir de l’intérêt pour les lecteurs de la Revue. Je voudrais bien qu’il en fût ainsi. Malheureusement des lecteurs ne peuvent se plaire beaucoup à des joutes dans lesquelles les adversaires semblent se chercher sans savoir exactement où diriger leurs coups. Or c’est un peu le cas ici, car M. Lotze, qui déplore que je n’aie pas assez développé mes propres idées et que j’aie encore moins saisi les siennes, affecte de se dérober quand il s’agit d’exposer les siennes et néglige les arguments principaux que j’ai présentés dans mes articles. Dans ces conditions, un débit sera difficilement clair. Cependant j’écrivais pour les lecteurs de la Critique philosophique, et, pour eux, je n’avais pas besoin de développer davantage mes idées. M. Lotze, qui a écrit sa réponse pour un public français qu’on doit supposer encore mal informé des doctrines de son plus récent ouvrage, se serait montré plus aimable pour nous s’il avait pu lui convenir de nous indiquer clairement sa pensée sur le point principal de la question.

  1. Voyez la Revue philosophique, mai 1880.