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REVUE POUR LES FRANÇAIS

primé quantité d’emplois indigènes, nous aliénant leurs titulaires et nous privant de leur collaboration.

Je ne prétends pas énumérer ici toutes les fautes que nous avons commises dans l’administration de nos colonies. J’ai noté les plus graves. Elles ne sont pas irréparables et déjà l’expérience nous entraîne à corriger certaines d’entre elles. Par contre nous avons fait preuve de qualités solides dans l’organisation matérielle et la mise en exploitation de ces colonies. Nous y avons jeté beaucoup d’argent mais nous l’y avons bien employé. Laissant à part nos possessions oubliées du Pacifique, de la Guyane, etc., nous pouvons constater en Indo-Chine, en Afrique occidentale, en Algérie, en Tunisie, etc., les résultats brillants d’un effort admirable qui s’affirme toujours plus grand.

Il faut à présent que l’initiative privée se manifeste à la hauteur de cet effort, il faut que les Français connaissent leurs colonies, prennent confiance en elles, leur envoient volontiers leurs enfants ou leurs capitaux. Elles en sont dignes.

Leur valeur nationale, économique, sociale, apparaît à tous ceux d’entre nous qui les ont visitées, qui les ont étudiées de bonne foi. Ceux-là seuls qui les ont ignorées sont excusables d’en médire. Nous souhaiterions vous en avoir donné la conviction, lecteurs, par cette étude. Son cadre même l’a forcément rendue très incomplète ; nous avons dû nous contenter d’exposer pour chaque colonie la question principale à laquelle son avenir semble lié. Nous aurons atteint notre but si vous y trouvez çà et là quelque raison de vous intéresser davantage à l’œuvre coloniale française et d’aider, dans la mesure de vos forces, au progrès de la France hors de France.

Gaston BORDAT.



auxerre-paris. — imprimerie a. lanier
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