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REVUE POUR LES FRANÇAIS

train de démolir son œuvre d’hier et, pendant ce temps, les Anglais, par le truchement de la Bank of Abyssinia filiale de la National Bank of Egypt, reviennent à la charge et négocient pour offrir leur concours financier au chemin de fer. Accepter ce concours, ce serait, sachez-le bien, rendre d’une main ce que le traité anglo-frahco-italien nous a donné dans l’autre, ce serait renouveler à propos du chemin de fer d’Éthiopie la folie que nous avons commise en 1875 pour le canal de Suez, ce serait perdre à jamais Djibouti et les avantages tous les jours plus énormes de sa possession. Nous voulons espérer que l’intérêt général de la France prévaudra au Conseil des ministres sur les mauvaises raisons de quelques financiers entêtés à internationaliser quand même un privilège qui doit rester exclusivement français.

La situation du commerce français.

L’administration des douanes vient de publier le recensement général du commerce extérieur de la France pendant l’année 1906. Cette année a été caractérisée, dans le monde entier, par un très large développement d’échanges dont la France a bénéficié dans une mesure assurément inférieure à ses capacités mais néanmoins considérable. Son commerce a atteint la somme de 10 milliards 273 millions, en augmentation de 627 millions sur les opérations de la dernière année.

Dans ce mouvement général d’échanges, les matières premières nécessaires à l’industrie figurent pour 4 milliards 707 millions dont 3.336 millions à l’entrée et 1.371 millions à la sortie. Leur accroissement d’importation accuse une remarquable activité industrielle. Ainsi la houille a progressé de 80 millions et demi ; les laines, de 53 millions ; les soies et bourres de soie, de 44 millions ; les caoutchoucs, de 18 millions ; le cuivre, de 18 millions ; le fer de 5 millions ; le coton, de 5 millions et demi, etc., etc…

À la suite des matières premières viennent les objets fabriqués, avec 3 milliards 500 millions : parmi eux, les automobiles continuent d’occuper une place toujours plus importante avec 138 millions d’exportations contre 100 millions en 1905. Enfin les objets d’alimentation représentent 1 milliard 685 millions.

Parmi tous les pays avec lesquels nous entretenons des relations commerciales suivies, l’Angleterre occupe le premier rang. Il est bien vrai de dire qu’elle est notre meilleur client. Nous lui