Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/133

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hyperesthésies, les désordres de la motilité, contractures, convulsions, paralysies, les troubles des fonctions organiques, vaso-motrices, sécrétoires, etc., qui se succèdent ou coexistent, tiennent l’organisme en état perpétuel d’équilibre instable[1] et le caractère qui n’est que l’expression psychique de l’organisme varie de même. Un caractère stable sur des bases si chancelantes serait un miracle. Nous trouvons donc ici la vraie cause de l’impuissance de la volonté à être, et cette impuissance est, comme nous l’avons dit, constitutionnelle.

Des faits, en apparence contradictoires, confirment cette thèse. Les hystériques sont quelquefois possédées par une idée fixe, invincible. L’une se refuse à manger, une autre à parler, une autre à voir, parce que le travail de la digestion, l’exercice de la voix ou de la vision détermineraient, à ce qu’elles prétendent, une douleur. Plus fréquemment, on rencontre ce genre de paralysie qui a été appelée « psychique » ou « idéale ». L’hystérique reste couchée des semaines, des mois et même des années, se croyant incapable de rester debout ou de marcher. Un choc moral ou tout simplement l’influence d’une personne qui gagne sa confiance ou agit avec autorité produit la guérison.

  1. Pour les détails des faits, voir l’ouvrage cité, p. 987-1043.