Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/15

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simple auquel se réduisent les combinaisons et complications de l’activité volontaire la plus haute.

Le nouveau-né n’est, comme l’a défini Virchow, « qu’un être spinal. » Son activité est purement réflexe ; elle se manifeste par une telle profusion de mouvements que le travail de l’éducation consistera pendant longtemps à en supprimer ou à en restreindre le plus grand nombre. Cette diffusion des réflexes, qui a sa raison dans des relations anatomiques, traduit dans toute sa simplicité la transformation des excitations en mouvements. Qu’ils soient conscients ou qu’ils éveillent un rudiment de conscience, en aucun cas ils ne représentent une activité volontaire ; ils n’expriment proprement que l’activité de l’espèce, ce qui a été acquis, organisé et fixé par l’hérédité ; mais ce sont les matériaux avec lesquels la volonté sera construite.

Le désir marque une étape ascendante de l’état réflexe à l’état volontaire. Nous entendons par désir les formes les plus élémentaires de la vie affective, les seules qui puissent se produire, tant que l’intelligence n’est pas née. Physiologiquement, ils ne diffèrent pas des réflexes d’ordre complexe. Psychologiquement, ils en diffèrent par l’état de conscience, souvent très intense, qui les accompagne. Leur ten-