Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/28

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lieu. Le nouvel état de conscience tend à supprimer l’autre et, en affaiblissant la cause, enraye les effets.

Il est d’une importance capitale pour la pathologie de la volonté de rechercher le phénomène physiologique qui se produit en pareil cas. On ne peut douter que la quantité de l’influx nerveux (quelque opinion qu’on ait sur sa nature) varie d’un individu à l’autre, et d’un moment à l’autre chez le même individu. On ne peut douter non plus qu’à un moment donné, chez un individu quelconque, la quantité disponible peut être distribuée d’une manière variable. Il est clair que, chez le mathématicien qui spécule et chez l’homme qui satisfait une passion physique, la quantité d’influx nerveux ne se dépense pas de la même manière et qu’une forme de dépense empêche l’autre, le capital disponible ne pouvant être employé à la fois à deux fins.

« Nous voyons, dit un physiologiste[1], que l’excitabilité de certains centres nerveux est atténuée par la mise en activité de certains autres, si les excitations qui atteignent ces derniers ont une certaine intensité : tel est le fait. Si nous considérons le fonctionnement normal du système nerveux, nous constatons qu’il existe un équilibre nécessaire entre les diffé-

  1. François Franck, Dict. encycl. des sciences médicales, art. Nerveux, p. 572.