Page:Ribot - Les Maladies de la volonté.djvu/42

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avec ceux qui nient que la prédominance d’un motif explique à elle seule la volition. Le motif prépondérant n’est qu’une portion de la cause et toujours la plus faible, quoique la plus visible ; et il n’a d’efficacité qu’autant qu’il est choisi, c’est-à-dire qu’il entre à titre de partie intégrante dans la somme des états qui constituent le moi, à un moment donné, et que sa tendance à l’acte s’ajoute à ce groupe de tendances qui viennent du caractère, pour ne faire qu’un avec elles.

Il n’est donc en rien nécessaire de faire du moi une entité ou de le placer dans une région transcendante, pour lui reconnaître une causalité propre. C’est un fait d’expérience très simple, très net ; le contraire ne se comprend pas.

Physiologiquement, cela signifie que l’acte volontaire diffère et du réflexe simple où une seule impression est suivie d’un ensemble de contractions, et des formes plus complexes où une seule impression est suivie d’un ensemble de contractions ; qu’il est le résultat de l’organisation nerveuse tout entière, qui reflète elle-même la nature de l’organisme tout entier et réagit en conséquence.

Psychologiquement, cela signifie que l’acte volontaire, sous sa forme complète, n’est pas la simple transformation d’un état de conscience