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physiologiques de cet affaiblissement. Beaucoup de conjectures ont été faites. Cordes, atteint lui-même de cette infirmité, la considère « comme une paralysie fonctionnelle, symptomatique de certaines modifications des foyers centraux moteurs et capable de faire naître en nous des impressions. Dans l’espèce, ce serait une impression de peur qui donnerait naissance à la paralysie passagère : effet presque nul si l’imagination seule entre en jeu, mais porté au plus haut degré par l’adjonction des circonstances environnantes. » La cause primitive serait donc « un épuisement parésique du système nerveux moteur, de cette portion du cerveau qui préside non seulement à la locomotion, mais aussi à la sensibilité musculaire. »

Cette explication, si elle était bien établie, serait pour notre sujet d’une grande importance. Elle montrerait que l’impuissance de la volonté dépend d’une impuissance des centres moteurs, ce qui aurait l’avantage de donner à nos recherches une base physiologique assurée. Mais il serait prématuré de tirer ici des conclusions qui seront mieux placées à la fin de notre travail.


Je ne parlerai pas longuement de l’état mental appelé folie du doute ou manie de fouiller (Grübelsucht). Il représente la forme pathologi-