de la philosophie, ne tient pas compte du facteur personnel et sentant. — Peut-on pécher contre la connaissance ? par Bradley, c’est le dicton tant de fois discuté : Nul n’est méchant volontairement. L’auteur discute d’une manière très serrée ce « paradoxe éthique ». Il fait remarquer qu’il n’est applicable qu’à un esprit qui en serait réduit à l’intuition pure et simple, « Ce n’est pas la connaissance, mais un certain degré de sentiment (feeling) excité par une certaine espèce de connaissance qui réfrène l’appétit. »
Wundt. Sur l’histoire et la théorie des concepts abstraits. L’histoire de la pensée philosophique est depuis longtemps dominée par certains concepts qui présentent les deux caractères suivants : ce sont les formes les plus abstraites qui s’imposent à l’expérience externe et interne ; il existe toujours un concept corrélatif d’une aussi grande généralité, en sorte qu’ils se présentent par paires. Logiquement, ces concepts se divisent en deux classes qui sont : 1o les concepts-sujets (être et devenir, matière et forme, substance et causalité) ; 2o Les concepts prédicats (unité et pluralité, quantité et qualité, fini et infini). Il est à remarquer que la philosophie a commencé par s’occuper d’abord des concepts les plus abstraits, pour en venir plus tard aux plus concrets. L’auteur étudie successivement ces six concepts :
1o Être et devenir. Dans le concept de l’être nous avons trois postulats : l’être donné (Gegebensein), l’existence en général, l’être donné objectif ou réalité, l’être donné immuable. Rapports de ces concepts avec le devenir, On s’élève ensuite à cette idée que l’être et le devenir ne sont pas des objets de connaissance, mais des formes abstraites qui supposent une unité supérieure : quelque chose qui est et devient ; ce qui conduit aux concepts suivants :
2o Matière et forme. Elles ont une valeur objective : Théorie d’Aristote et les idées platoniciennes se substituant à l’être des Eléates et au devenir d’Héraclite. Puis lorsque, par un travail d’abstraction, on cherche à séparer le principe de permanence du principe de changement, il se forme une nouvelle paire de concepts corrélatifs, ce sont :
3o Substance et causalité. Le concept de substance a un caractère de transcendance que les quatre autres n’avaient pas, parce que c’était des abstractions tirées de la réalité immédiate, Quant à la causalité, elle diffère du devenir en ce qu’elle n’est pas en antithèse avec l’être permanent de la substance, étant elle-même une existence permanente ; elle est le fondement même du devenir.
4o Unité et pluralité. Ces concepts ont un caractère très abstrait qui a toujours tendu à se concréter dans les deux suivants.
5o Quantité et qualité. Le premier concept à tout d’abord rapport avec l’unité, le second avec la pluralité. Puis il se forme des combinaisons croisées. L’unité qualitative peut être considérée comme pluralité quan-