dans les menus détails — mobilier, vêtements, ne fût-ce que le fait de porter une certaine symétrie en toute chose — la préférence pour telle habitation, tel voisinage, telles promenades, telles figures ; la sélection que fait notre mémoire, la reconstruction que font nos désirs — je crois que toute cette vie à demi-consciente, qui échappe à l’analyse et à la description, est la vie esthétique de laquelle sort, et dans laquelle aboutit, toute cette production spécialisée que nous entendons par art.
Et je crois que nous ne parviendrons à l’étude scientifique des instincts esthétiques qu’alors que nous les aurons cherchés dans ces manifestations humbles mais constantes et spontanées. Cela me semble ressortir de cette petite étude de moi-même, que j’ai entrepris dans l’espoir de susciter des confidences du même genre de la part d’autres personnes pour lesquelles Beauté et Laideur ne sont pas de simples sujets à étude ou à phrase.