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82 REVUE PHILOSOPHIQUE

modifie celle d’Auguste Comte qui mettait les mathématiques parmi les sciences et à leur tête. Elle n’en ruine pas moins l’idée métaphysique de science, d’accord avec les positivistes, et par les mêmes moyens. Mais elle complète cette œuvre grâce à l’introduction de la commodité. L’idée métaphysique de science subsiste en effet sous la forme d’idée mathématique de science ; elle revient alors à confondre la Nature avec une poussière géométrique régie par des théorèmes qui découlent d’un seul axiome éternel. On a pu voir que la commodité détruisait cet édifice en faisant des mathématiques un moyen et non un objet de connaissance. Et du même coup se trouvent réfutés ceux qui disent « Les mathématiques seules renferment de la vérité mais une partie insignifiante de la vérité, seules aussi elles confèrent la vérité aux sciences, d’où il résulte que l’ensemble des sciences a une valeur fort mince. » De tels résultats nous semblent dignes d’intérêt. S’ils le sont, il ne faudra pas oublier qu’ils découlent de l’œuvre d’un grand mathématicien, et cela soulignera encore leur signification. JULES SAGERET.