Page:Ricardo - Œuvres complètes, Collection des principaux économistes,13.djvu/503

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elles reposent sur la supposition que toute augmentation dans les billets de cette valeur produit une augmentation équivalente dans la circulation monétaire. On voit bien clairement à combien d’erreurs conduisent ces raisonnements, quand on réfléchit qu’en 1797 les billets de 1 l. et de 2 l. n’existaient pas dans la circulation, que leur place était entièrement remplie par des guinées, et que depuis cette époque il n’en a pas été émis moins de sept millions, soit pour combler le vide laissé par les guinées exportées ou thésaurisées, soit pour maintenir l’équilibre entre les intermédiaires des grands et des petits paiements. Je puis dénier hardiment au rapport de M. Pearse l’autorité nécessaire pour combattre l’opinion que j’ai hasardée et qui attribue, dans tous les cas, la balance défavorable du commerce et la sécurité subséquente du change à une circulation relativement exubérante et à bon marché[1]. — Mais quand bien même les raisonnements de M. Pearse ne seraient pas aussi erronnés que le sont ses faits, il lui serait impossible de justifier les conclusions qu’il en a tirées.

M. Pearse établit que l’accroissement des billets de banque, de janvier 1808 à Noël 1809, se réduit à la différence entre 17,5 et 18 millions ou à 500,000 l., et que le change avec Hambourg a fléchi pendant le même délai de 34 s. 9 gr. à 28 s. 6 gr. : — ce qui forme une augmentation de billets de moins de 3% et un avilissement des changes de plus de 18%.

Mais où donc M. Pearse a-t-il appris qu’à Noël 1809 il n’existait que 18 millions de bank-notes en circulation ? Après avoir compulsé tous les tableaux rédigés sur le montant des billets de banque en circulation au mois de décembre 1809, je persiste à conclure que les évaluations de M. Pearse sont inexactes. — M. Mushet nous donne dans ses tables quatre relevés des billets de banque dans la même année.

Dans le dernier des relevés relatifs à l’année 1809, il a porté le montant des billets de banque en circulation à . . . 19,742,998

L’appendice, joint au Bullion-Report, et divers rapports faits dernièrement à la Chambre des Communes donnent, pour le 12 décembre 1809, . . . 19,727,520

Pour le 1er janvier 1810 . . .20,669,230

  1. Je ne prétends pas nier que l’invasion soudaine d’un ennemi, ou une commotion quelconque capable d’ébranler dans un pays les propriétés, puissent former une exception à cette règle ; mais le change sera généralement défavorable pour les pays placés dans de telles circonstances.