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Sophie, ou

Durval.

C’eſt bien répondre, & vous êtes une bonne fille, mais morbleu ! ne vous mettez pas en peine avec ce peſte de minois-là : les Maris ne vous manqueront pas… qu’en penſes-tu mon neveu ?

Celicour.

Je ſuis de votre ſentiment, mon Oncle, heureux celui qu’elle daignera choiſir !

Durval.

Eh, que ſçait-on ?… peut-être… il ſuffit… je m’entends…

Mad. de st. Aubin, avec humeur.

Laiſſons ces propos inutiles.

Durval, gaiment.

Vous avez raiſon, parlons de nos affaires ; ça Madame, les Notaires arrivent ce ſoir, nous dreſſerons les Articles, & nous finirons promptement ; j’ai hâte de me rembarquer, & puis Célicour eſt impatient… n’eſt-il pas vrai ? Eh bien, parle donc, toi… à qui diable en as-tu ?

Celicour d’un air diſtrait & embaraſſé.

Oui… oui… Monſieur… aſſurément… on ne ſçauroit douter de mon empreſſement, mais nous ne devons pas gêner Madame.

Henriette à part.

Il me paroît bien indifférent.

St. Aubin.

Mon ami, ma femme eſt diſpoſée à conclure dès que le contract ſera ſigné, mais vous parlez déja de nous quitter : nous eſpérions vous retenir plus longtems.