il l’employera pour l’engager à nous ſervir.
Ah ! Clairville, qu’avons-nous fait ?
Vous repentez-vous, Sophie ?
Me repentir ! ah jamais ; je crains ſeulement pour vous la colère de votre Pere, la haine de votre Belle-mere ; elle nous perdra tous deux.
Ne vous livrez point à ces vaines terreurs, la différence de nos fortunes pouvoit ſeule empêcher mon Pere de conſentir à notre union ; l’intérêt l’eut rendu contraire à nos nœuds, l’honneur lui défendra de les rompre ; nous le fléchirons ma chère Sophie, vous ſerez à moi de ſon aveu, je pourrai ſans crainte jouir de ma félicité, la publier, m’en applaudir à tous les yeux.
Mon cher Clairville, cette liberté de l’avouer n’en diminuera-t-elle pas les douceurs ?
Vos charmes devroient ſuffire pour vous raſſurer ; mais quelque puiſſans qu’ils ſoient, vous avez d’autres garans de ma fidélité ; des liens plus forts que ceux de la beauté m’attachent à vous, & de la durée de mes ſentimens dépend celle de mon bonheur.