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Missionnaires reconnoissent l’authorité de Monseigneur l’Evesque de québec ne cherchent qu’à les leur ôter entièrement.

2o Par l’obligation qu’on veut leur imposer de faire la guerre et par les autres déclarations qu’il a faites il paroît qu’il veut les forcer à prendre les armes contre les sauvages, ce qui non seulement est contre toute justice puisque les sauvages ont toujours bien vécu avec eux, mais que c’est audessus de leurs forces.

3o En déclarant que l’année accordée aux habitans de l’Accadie pour se retirer avec leurs effets mobiliers est expiré en 1714, il paroît un dessein forcé de ruiner ces habitans qu’on a endormis depuis ce tems là, par la tranquillité ou on les a laissés jusqu’en 1727 et par les conditions apposés au serment qu’on leur a fait prêter depuis.

À ces causes les dits habitans suplient Sa Majesté de vouloir bien non seulement par sa bonté paternelle pour le nom françois et son attachement pour la religion, mais par le droit qu’elle a de faire exécuter le traité d’Utrecht, engager le Roy de la Grande Bretagne à révoquer les nouvelles ordonnances du Sieur Cornwallis et maintenir les dits habitans dans le libre exercice de la religion catholique et ce en conséquence de ce droit d’avoir des Missionnaires françois envoyés par Monseigneur l’Evêque de québec et qui prendroient comme cy devant la permission du Gouverneur anglois pour exercer leur ministère.

2o Les dispenser de l’obligation de prendre les armes.

3o Comme ils ne peuvent douter que l’intention du nouveau Gouvernement anglois ne soit de les gêner en leur conscience et que plusieurs d’entre eux ont déjà été proscrits sans aucune forme de justice, ils demandent que l’année pour se retirer avec leurs effets mobiliers ne commence que du jour de la publication du traité nouveau qui interviendra ou de l’ordonnance qu’ils espèrent que Sa Majesté Britannique donnera à cet égard.

Enfin ne pouvant savoir quel effet auront leurs représentations, ils mettent toute leur confiance dans la charité du Roy et ils luy demandent de vouloir bien donner ses ordres pour qu’il leur soit accordé des concessions sur les terres de France voisines de l’Accadie avec les mêmes grâces que Sa Majesté a accordé aux habitans de l’Isle Royale.

Les suppliants ont joints a la présente requette les pièces en soutien, sçavoir : la première ordonnance de Monsieur de Cornwallis du 14-25 Juillet 1749.

La requette des suppliants audit Sieur Cornwallis datée du huit Septembre 1749, numère un et deux.

La deuxième ordonnance du Sieur Cornwallis du 2-13 Aoust 1749; la réponse à cette requette du 6-17 Septembre 1749.

Je soussigné commandant à Louisbourg, certifie que le présent acte m’a été remis par un habitant de l’Acadie chargé des pouvoirs de la plus grande partie des habitans de cette Province, à Louisbourg le douze Octobre 1749.

Desherbiers.