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an[1]. Il est remplacé temporairement par Lawrence. Tant que ce dernier occupe la position d’administrateur par intérim, comme président du conseil, rien n’est changé en apparence ; lui-même entame des négociations avec les Acadiens réfugiés chez les Français pour les engager à revenir dans la province. Il écrit aux Lords du Commerce, en date du 5 décembre 1753, que « les habitants français sont à peu près tranquilles pour ce qui touche aux choses du gouvernement[2] ». Huit mois plus tard, parlant des Acadiens réfugiés, il se croit certain qu’en cas de guerre, et malgré les efforts que pourraient faire les Français, ils ne consentiraient pas à porter les armes contre les Anglais[3]. Les évé-

  1. Arch. Can. Gén. etc. P. 113. — C. A. (1894) Whitehall 25th June & 9 July, 1753, B. T. N, S. V. 35. P. 462. « Leave of absence sent ». « … Colonel Lawrence… aura charge du commandement. »

    Ibid. Sept. 3. Halifax. Hopson to Lords of Trade… « owing to the state of his eyes, will sail in the Torrington ». H. 204.

  2. « … tolerably quiet as to government matters… » (N. S. D. Akins. P. 206.) Nous avons déjà parlé précédemment de toutes les questions résumées ici ; nous rappelons seulement que toute cette lettre de Lawrence est à lire, aussi bien que la réponse qu’y firent les Lords du Commerce, le 4 mars 1754. Après avoir constaté qu’en effet les Acadiens sont tranquilles pour ce qui est des choses du gouvernement, Lawrence ajoute « cependant ils sont toujours en disputes entre eux au sujet de leurs terres. Et comment pourrions-nous régler leurs différends en justice ? Comme ils n’ont pas prêté le serment d’allégeance, leurs titres de propriétés ne sont pas valides… » Et les Lords, dans leur réponse, de dire qu’effectivement « ces disputes ne peuvent être réglées en cour, attendu que les Acadiens n’ont aucun droit légal sur leurs terres… et nous ne voyons pas comment ces litiges pourraient être solutionnés autrement que par la prestation d’un serment absolu et sans aucune réserve que ce soit… » (Akins. 207.) Comme on le voit, la question s’amorce et du côté de Lawrence et du côté de l’Angleterre : il y a déjà entente parfaite sur ce point, comme il y en aura sur tous les autres.
  3. « … I believe that a very large part of the inhabitants would submit to any terms rather than take up arms on either side »… (Halifax, Aug. Ist 1754.) N. S. D. Akins. P. 213.