Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/121

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entier dans nos Appendices, nous fait voir que ce n’était pas la première fois que l’on écrivait pour dénoncer Lawrence aux autorités britanniques. Elle accuse Lawrence de faire peser sur la population d’Halifax et de toute la province un despotisme tellement intolérable que nombre de personnes ont quitté la colonie ; elle ajoute que beaucoup d’autres s’en éloigneraient également, n’était qu’elles en sont empêchées par des ordres donnés aux propriétaires de vaisseaux de ne pas les recevoir à leur bord ; que personne ne peut franchir les limites de la ville sans avoir une passe ; qu’Halifax n’est rien moins qu’une prison ; que Lawrence a persuadé Lord Loudun de faire entendre au gouvernement anglais qu’il était nécessaire de mettre la province sous le régime militaire, et de retirer aux autres colonies leurs chartes et leurs privilèges, — la conséquence de cette dernière mesure devait assurer, selon les signataires de cette requête, une lutte pour la liberté au sein de ces colonies, et produire un résultat trop fatal pour être désigné plus clairement :


« Nous n’aurions pas mentionné toutes ces choses, continuent-ils, s’il ne nous avait semblé que la Providence elle-même ait voulu mettre au jour les vilenies commises par les auteurs des calamités dont nous souffrons ; et nous avons l’espoir que cette même Providence fera tomber le châtiment sur l’homme dont le seul but paraît avoir été de réduire à néant les bonnes intentions manifestées par le pays et de rendre misérable le sort de tous ses subordonnés.

« Nous apprenons avec satisfaction qu’une enquête sévère va être faite dans les livres de comptes de la Nouvelle-Écosse, et nous sommes certains que, si l’on prend la peine