Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/365

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ment Wilmot procéda avec les Lords du Commerce, afin d’en arriver à se débarrasser des Acadiens. Nous n’entendons pas entrer dans le détail des moyens employés par ce gouverneur pour frustrer les Acadiens des bonnes intentions de la Métropole, mais nous conseillons cette étude à ceux qui aimeraient à se rendre compte de tout le machiavélisme mis en œuvre pour atteindre à ce but. Du côté de la Métropole, on voulait sincèrement la fin des persécutions ; on voulait l’établissement des Acadiens dans la Province, et même, on désirait par tous les moyens légitimes empêcher leur départ. Comme on le voit, les intentions étaient diamétralement opposées, et ce fait tend à démontrer une fois de plus qu’il serait injuste d’attribuer au Gouvernement anglais une part quelconque dans les déportations. Pendant toute l’administration de Wilmot, (près de trois ans) ce fut, d’un côté, la réitération constante de ces bonnes intentions, et de l’autre, un effort persévérant pour les déjouer et provoquer le départ des Acadiens. Encore une fois, le succès fut à peu près complet pour l’autorité locale. Lawrence avait réussi par l’audace, Wilmot par l’astuce.

Immédiatement après le traité de Paix, les Acadiens voyant que, malgré cette paix définitive, on les traitait toujours avec la même rigueur, et qu’on leur refusait tout établissement dans la Province, se mirent en correspondance avec M. de la Rochette, secrétaire du duc de Nivernois, pour obtenir par son intervention, soit un adoucissement à leur situation dans la Province, soit un établissement en France, ou dans l’une de ses colonies. Informé de ces négociations, Lord Halifax fit des représentations au Gouvernement Français et donna instruction à Wilmot « de s’opposer par tous les moyens légitimes à ce qu’aucun des