Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/379

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plusieurs membres de cette famille, descendants des anciens barons Pobomcoup, (Pubnico) s’étaient embarqués à Boston, dans l’intention d’aller se fixer à Québec. En passant à Halifax, où leur navire avait fait escale, ils rencontrèrent un officier anglais qui les reconnut et leur fit grand accueil, parceque l’un d’eux lui avait autrefois sauvé la vie. Il les détourna du dessein d’aller s’établir au Canada en promettant qu’il les ferait remettre en possession de leurs terres et de leurs titres, ce qu’il fit en effet[1]. »

Lorsque la paix fut conclue en 1763, sur environ 6,500 Acadiens qui avaient été déportés aux États-Unis, il en restait un peu plus de la moitié. Souvent, ils avaient imploré des autorités la permission de s’éloigner du lieu de leur proscription, mais après la paix leur essor fut irrésistible. Divers groupes se dirigèrent alors sur le Canada, où ils s’établirent, les uns à l’Acadie, près de Saint-Jean, d’autres à Saint-Grégoire, Nicolet et Bécancour, dans le district des Trois-Rivières, et d’autres enfin à Saint-Jacques l’Achigan, où ils ont formé des paroisses riches et prospères.

Ceux qui n’avaient pu alors profiter de cet exode, se réunirent trois ans plus tard à Boston, au printemps de 1766, avec l’intention de retourner vers leur Acadie perdue et regrettée. Il ne demeura plus alors sur le sol étranger qu’une faible minorité, qui resta rivée dans le pays, par les infirmités ou l’extrême misère. Nous excepterons toutefois ceux qui avaient été déportés au Maryland, où la présence de coreligionnaires anglais et de quelques prêtres avait

  1. Casgrain. Pèlerinage au pays d’Évangéline. P. 247.