Page:Richard - Acadie, reconstitution d'un chapitre perdu de l'histoire d'Amérique, Tome 3, 1916.djvu/437

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 425 ]

Dès l’année 1674, Jacob Bourgeois avait fondé la colonie de Beaubassin ; Michel Richard songea aussitôt à y prendre des terres pour y placer quelques-uns de ses garçons. Nous verrons plus tard Martin y devenir le chef d’une fort intéressante famille.

En 1680, Pierre Mélanson et Pierre Thériot ouvraient l’établissement des Mines. Comme ce dernier endroit était tout aussi propice à la colonisation que Beaubassin, et que de plus, il avait l’avantage d’être plus à proximité de Port Royal, les nouveaux colons s’y portèrent en grand nombre, et Michel Richard fut encore un des premiers à diriger ses enfants vers ce centre de colonisation.

Il est probable que Pierre son cadet, y travaillait en 1686, lorsqu’on fit le recensement de Port Royal, et qu’il était retenu chez son père, lorsqu’on fit celui des Mines ; car il ne figure ni à l’un ni à l’autre endroit.

Pendant ce temps-là la famille de Michel Richard commençait à se disperser. François Brossard, colon nouvellement arrivé à Port Royal, lui demandait, en 1678, la main de sa fille ainée, Melle  Catherine ; et c’est ainsi que la famille Brossard, devenue plus tard une des plus importante de la colonie de Chipondy, se trouve alliée à la famille Richard par la première grand’mère acadienne.

Deux ans plus tard en 1680, René, l’aîné de ses garçons établi à Port Royal, épousait Madeleine Landry, fille de René et de Perrine Bourg. Bientôt ce fut le tour de sa fille cadette, Marie Anne, que Germain Thériot, né en 1662, fils de Claude à Jean et de Marie Gautrot, épousait en 1665. Germain Thériault habita d’abord Port Royal, puis il devint un des premiers colons de Cobequid. Vers le même temps, Madeleine, jumelle avec Marie-Anne, était demandée en mariage par Charles Babin, fils d’Antoine et de Marie Mercier. Ce jeune couple demeura une couple d’années à Port Royal ; Mais Charles Babin s’était approprié une terre aux Mines et il ne tarda pas à aller l’exploiter.

Cependant Michel Richard n’avait pas attendu le mariage de ses deux filles pour songer à convoler en secondes noces. Quoiqu’il dépassait la cinquantaine et qu’il eût encore avec lui cinq ou six enfants, depuis deux ans déjà, il avait eu l’étrange fantaisie d’épouser une fillette à peine âgée de 15 ans, Jeanne Babin, fille d’Antoine et de Marie Mercier. Par le fait de cette alliance, il se trouvait être à la fois le beau-père et le beau-frère de Charles Babin.

Quant à ses trois autres garçons, comme ils eurent à préparer leurs établissements avant de songer à se marier, ce n’est qu’après le recensement de 1686 que nous les trouvons à la tête de familles distinctes.

Pierre prit sa femme, Marguerite Landry (1687) chez le beau-père de René, et il paraît avoir demeuré constamment aux Mines, ainsi que tous ses enfants.

Martin, épousa vers 1689 Marguerite Bourg (née en 1668), fille de François et de Marguerite Boudrot. Lors du recensement de 1686 Marguerite Bourg