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du même coup aux gens de ce dernier endroit l’ordre de ne point quitter leurs maisons sans en avoir une permission écrite de sa main.

Les Acadiens, voyant l’impossibilité où on les mettait d’opérer leur exode en terre française, offrirent unanimement au gouverneur Doucett de prêter serment d’allégeance à la condition que, par une clause spéciale introduite dans la formule de serment, on les exemptât de porter les armes contre les Français et contre les Sauvages leurs alliés, ou simplement contre les Français, si l’on trouvait le moyen de les protéger efficacement contre les Sauvages. Depuis lors jusqu’à l’heure de la déportation, ils ne refusèrent jamais de prêter un tel serment. Parkman n’a pas ignoré ce détail, qui a bien son importance pour juger de l’esprit qui animait les Acadiens. Et cependant, il n’a pas daigné le mentionner : il a dit de ces habitants : unwilling to leave (the Province), yet refusing to own King George. Pour le besoin de sa cause, l’auteur américain avait intérêt à fausser l’histoire, à tronquer ou à dénaturer les textes. Ses manœuvres déloyales n’ont fait que trop de dupes. Il était grand temps de les signaler.