Page:Richard - Le véritable conducteur aux Cimetières du Père La Chaise, Montmartre, Mont-Parnasse et Vaugirard.djvu/241

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Sur la même ligne, dort une jeune femme de 24 ans, madame Roger, ravie à sa famille le 6 janvier 1829. Son époux désolé a fait graver ce quatrain sur sa tombe.


Adieu donc pour toujours, ô malheureuse amie !
Adieu, repose en paix dans ce triste séjour !
Tes vertus, ta douceur embellissaient ma vie,
Et ta mort de regrets m’accable sans retour.

LIXe DIVISION.

Sur la pierre tumulaire qui recouvre, depuis le 9 octobre 1824, Adèle-Sophie Bondu, nous ne lisons pas sans émotion les vers suivans :

Comme une fleur par l’aquilon frappée,
Elle a passé dans son printemps.
En comptant ses vertus, l’avide mort trompée
Crut moissonner des cheveux blancs.

À peu de distance, sur la pierre tumulaire qui recouvre la cendre d’Eugénie Loisel, jeune fille de 7 ans, décédée le 27 juin 1828, on a gravé une tige de rose supportant un bouton renversé, et dessous on lit ces vers pleins d’expression :

O fleur jolie ! ô fleur à peine éclose !
Tu disparais avant le temps ;
En tout, hélas, trop semblable à la rose,
Tu n’as vécu que peu d’instans,
Nous avons cru que ta tige légère,
Dont la fraicheur charmait nos yeux,
Embellirait plus long-temps cette terre :
Le destin a trompé nos vœux,
Tu n’eus ici qu’une courte existence ;
Le ciel, de ta beauté jaloux,
N’a pas permis que ta douce présence
Fut un plus long bonheur pour nous.

Plus loin, à la quatrième rangée de tombeaux, nous lisons sur la pierre tumulaire de Mme veuve Jobert, décédée le 24 septembre 1824 à l’âge de 58 ans, les jolis vers suivans :

Celle qui dort ici, dès ma première aurore,
Me combla de ses soins, de ses tendres secours ;