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du Chev. Grandisson.

Mais la moindre espérance, a dit le Comte… il s’est arrêté.

Sir Charles, ai-je répondu, n’épargnera rien pour leur mettre l’esprit en repos.

M’est-il permis, Madame, a repris le Comte, de vous faire une question ? Je vois que nous avons l’honneur d’être connus de vous, & que vous n’êtes pas moins informée de nos affaires. Nous n’ignorons point non plus, en Italie, que vous êtes remplie de bonté, & nous voyons qu’on n’a point exagéré vos perfections : ce n’est point un compliment, a-t-il ajouté, en étendant la main sur sa poitrine.

Je l’ai interrompu en François, parce qu’il m’avoit parlé dans cette Langue ; & prévenant sa question, J’ai le plaisir, Monsieur, lui ai-je dit, de vous informer que Clémentine a fait l’honneur à Sir Charles de lui écrire, & que le compte qu’elle rend d’elle-même ne doit plus tant nous affliger.

Nous ! s’est-il écrié, en Italien, & levant les mains avec transport. Bonté du Ciel !

Je me suis imaginé qu’il ne me croyoit aucune connoissance de sa langue ; & pour ne pas l’exposer à quelque méprise, je lui ai dit, en Italien, que tous les Amis de Clémentine, en Angleterre, s’intéressent autant que ceux d’Italie à sa santé & à son bonheur. Il m’a répondu, en baissant les yeux avec un peu de confusion, que personne ne pouvoit refuser ces sentimens à toutes les perfections réunies. Quelques mots mal entendus lui auroient-ils fait goûter, un