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MORPHOLOGIE.

sa course, il se rapproche par en haut de l’axe prolongé du corps jusqu’à ce qu’il atteigne, ou peu s’en faut, la verticale (élévation verticale du bras).

2° Le bras, placé préalablement dans l’élévation horizontale, peut décrire dans le plan horizontal des mouvements très étendus autour d’un axe de rotation vertical. En avant, la main dépasse la ligne médiane du corps. En arrière, ce mouvement est limité assez tôt, et le bras, dans cette direction, n’arrive à faire avec le dos qu’un angle obtus.

3° Enfin le bras exécute des mouvements de rotation sur lui-même.


§ 1. — Mécanisme et action musculaire.


Le mouvement d’élévation du bras est exécuté par le sus-épineux et le deltoïde. Le premier, muscle profond, ne se traduit guère à l’extérieur : l’épaisseur de la portion du trapèze qui le recouvre masque le plus souvent son relief. Le second, au contraire, entièrement sous-cutané, joue un rôle capital dans la morphologie de la région. Par sa contraction, le deltoïde élève le bras horizontalement, mais là est sa limite d’action. L’élévation de l’humérus est complétée par le grand dentelé (faisceau radié) qui fait tourner l’omoplate sur son angle externe.

Nous avons vu qu’au point de vue anatomique le deltoïde est formé de trois portions parfaitement séparables par la dissection ; physiologiquement, on peut le considérer comme formé de trois muscles distincts : le faisceau antérieur, le faisceau moyen et le faisceau postérieur, qui peuvent agir isolément ou même devenir antagonistes. Lorsque le mouvement se fait sans effort, chaque faisceau se contracte indépendamment et isolément pour produire l’élévation, soit en avant, soit en dehors, soit en arrière. Ces trois faisceaux sont antagonistes entre eux dans les mouvements en avant et en arrière. Enfin le faisceau postérieur est antagoniste des deux autres dans le mouvement d’élévation verticale ; il est en effet très peu élévateur, et lorsque le bras est élevé verticalement, on constate son relâchement, tandis que les deux autres sont manifestement contractés ; s’il se produit, alors, un mouvement d’abaissement du bras, on constate, au contraire, que ce faisceau postérieur entre en contraction.

D’après les auteurs, le grand dentelé ne se contracterait que lorsque le bras est déjà étendu horizontalement par le deltoïde et pour compléter l’élévation. Il est facile de constater, par l’examen des formes, que le grand dentelé agit dès le début du mouvement d’élévation, non seulement, comme le dit Duchenne de Boulogne, pour fixer le bord spinal de l’omoplate contre le thorax, mais pour commencer le mouvement de rotation qui est le propre de son action sur l’omoplate. D’ailleurs, il importe de distinguer, au point de vue de la part que prend le grand dentelé dans l’élévation horizontale du bras, car la différence est