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FORMES EXTÉRIEURES DU TRONC.

totale, suivant que la main est en même temps portée en avant ou en arrière. Le grand dentelé, en effet, peut être suppléé par la portion moyenne du trapèze, ainsi qu’il ressort de ce qui va suivre. Lorsque le bras étendu horizontalement est porté en avant, on constate une contraction énergique du grand dentelé dont les digitations s’accusent nettement. A mesure que la main se porte en dehors, le bras restant toujours dans le même plan horizontal, la contraction du grand dentelé devient moins forte en même temps que la portion moyenne du trapèze commence à se durcir. Enfin, lorsque le bras est porté en arrière à son extrême limite, le grand dentelé montre ses digitations aplaties et nullement contractées, alors que la contraction s’est faite énergique dans le tiers moyen du trapèze.

Les mouvements de rotation de l’humérus sont exécutés par le sous-épineux et le petit rond en avant, par le sous-scapulaire en arrière. Ce dernier muscle seul est sous-cutané ; mais il est bridé par une forte aponévrose, et son relief est toujours surbaissé. Ces muscles rotateurs de l’humérus jouent un rôle important dans les mouvements de supination et de pronation de la main, ainsi que nous le verrons plus loin.

Lorsque le bras est élevé verticalement, il peut retomber dans sa position normale en vertu de son propre poids, et alors ce sont encore les muscles élévateurs qui entrent en action pour modérer cette chute, plutôt que les muscles abaisseurs qui n’interviennent réellement que pour déterminer le sens du mouvement ou le produire avec force.

L’abaissement en avant et en dedans est exécuté par le grand pectoral en entier jusqu’à la direction horizontale, et, au-dessous de ce niveau, par la portion inférieure seulement du même muscle.

L’abaissement en arrière est produit par le tiers postérieur du deltoïde jusqu’à la position horizontale, puis par le grand rond, le rhomboïde, enfin par le grand dorsal et la longue portion du triceps.

L’abaissement directement en dehors est sous la dépendance de tous les muscles abaisseurs, à l’exception du tiers supérieur du grand pectoral.


§ 2. — Modifications de la forme extérieure du tronc dans les mouvements du bras. (Pl. 91, 92 et 93.)


Les planches 91, 92 et 93 nous permettront d’être bref et nous éviteront de longues et fastidieuses descriptions. Les modifications de forme portent principalement sur la région scapulaire en arrière, et sur la région pectorale en avant. Latéralement et en avant, l’élévation du bras découvre une région nouvelle fort importante au point de vue morphologique la région de l’aisselle, que nous étudierons séparément.

Le bras élevé verticalement entraîne les modifications les plus notables dans la région