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MORPHOLOGIE.

iles. La direction verticale des surfaces articulaires de la colonne lombaire rend ce mouvement indépendant du mouvement de rotation, ce qui n’a pas lieu pour la colonne cervicale, ainsi que nous l’avons vu plus haut. Mais dans la nature, ces deux mouvements, rotation et inclinaison latérale, sont le plus souvent associés ; et ce n’est que pour les facilités de la description que nous les séparerons dans l’étude qui va suivre.

Par lui-même, le mouvement de rotation de la colonne vertébrale est assez limité, mais il est d’ordinaire complété par un mouvement de rotation du bassin sur les fémurs, et par une torsion des épaules qui augmentent singulièrement son étendue.


§ 2. — Action musculaire.


C’est ici surtout que je dois rappeler le rôle de la pesanteur dans le jeu musculaire, et l’espèce de paradoxe qui en résulte, d’où il suit, par exemple, que dans la flexion, ce sont les extenseurs qui se contractent, et vice versa. Mais il faut rappeler également que ceci n’a lieu que dans les mouvements peu accentués et qui n’ont aucune résistance à vaincre.

La flexion est obtenue par les muscles de l’abdomen, grand droit antérieur de l’abdomen, petit oblique et grand oblique ; l’extension par les muscles spinaux lombaires et dorsaux, par le transversaire épineux situé au-dessous d’eux et qui ne se révèle point à l’extérieur.

L’inclinaison latérale est sous la dépendance du sacro-lombaire, du carré des lombes et des intertransversaires des lombes, du grand et du petit oblique.

Dans les mouvements de rotation, deux muscles, le petit oblique et le long dorsal, dirigent la face antérieure du tronc du côté où ils sont situés. Les autres, le grand oblique de l’abdomen et le transversaire épineux, la tournent du côté opposé.


§ 3. — Modification des formes extérieures dans les mouvements du tronc. (Pl. 94 et 95.)


A. Flexion du tronc.


Après la description détaillée que nous avons donnée du tronc dans la station droite, nous nous bornerons à mentionner ici sommairement la transformation qui s’opère dans les diverses régions déjà connues.

En avant, les formes de la poitrine subissent peu de changement. Il n’en est pas de même du ventre qui diminue considérablement de hauteur. Il est divisé par un pli profond qui se creuse un peu au-dessus de l’ombilic ou à son niveau. Sur les côtés, ce pli aboutit à