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MORPHOLOGIE.

Le genou présente donc quatre faces : la face antérieure et les deux faces latérales gardent plus particulièrement le nom de genou, la face postérieure forme le jarret.

La contraction des muscles de la cuisse amène de grands changements dans la morphologie de la région antérieure du genou. La station debout ne s’accompagne pas nécessairement de la contraction du muscle extenseur de la jambe, qui est le muscle quadriceps ; mais, lorsque ce muscle se contracte, on voit la rotule s’élever, s’appliquer plus exactement contre les surfaces osseuses, les téguments se tendre, et certains reliefs s’effacer.

Nous devons, pour l’instant, décrire le genou, le membre dans l’extension et dans le repos musculaire qui accompagnent d’ordinaire la station debout.

Au milieu de la région, la rotule proémine. Sa base, tournée en haut, présente deux angles arrondis, en arrière desquels se creusent deux fossettes (fossettes péri-rotuliennes). Sa face antérieure est plus arrondie qu’elle ne l’est sur le squelette, à cause de la présence d’une bourse séreuse, interposée entre elle et la face profonde de la peau. Son angle inférieur, qui se continue avec le tendon rotulien se trouve d’ordinaire masqué par un léger soulèvement transversal de la peau rejoignant les deux saillies latérales formées par les pelotons adipeux sous-rotuliens, dont le relief déborde de chaque côté les angles supérieurs de la rotule.

Sur la ligne médiane et au-dessous de la rotule, le tendon rotulien ne se révèle à l’extérieur que pendant la contraction du quadriceps. Dans le relâchement musculaire, il est souvent coupé par un pli cutané profond dirigé transversalement, et qui s’accuse d’autant plus que le relâchement musculaire est plus grand. On trouve ce sillon très profond sur la jambe portante du « Doryphore » de Polyclète (fig. p. 233). Quand ce sillon n’existe pas, toute cette région sous-rotulienne a l’aspect d’un relief cordiforme, dont la pointe descend au niveau du tubercule antérieur du tibia où s’attache le tendon rotulien et dont la base qui correspond aux deux saillies latérales adipeuses embrasse la pointe d’une seconde saillie plus petite, mais de forme analogue, et constituée par la rotule elle-même.

Au-dessus de la rotule s’étend un méplat qui répond au tendon inférieur du droit antérieur et qui est bordé latéralement par les saillies inégales des extrémités inférieures du vaste interne et du vaste externe.

Cette région sus-rotulienne mérite d’être étudiée avec quelques détails. J’y ai signalé, il y a déjà plusieurs années, quelques particularités intéressantes qui trouvent tout naturellement leur place ici.

Gerdy après avoir décrit la saillie du vaste interne, ajoute : « Le relief du vaste interne est souvent masqué ou altéré au-dessus de la rotule par un repli sus-rotulien de la peau dirigé en bas et en arrière. Ce repli est dû, soit à une disposition sous-cutanée, soit