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MORPHOLOGIE.

autant de canons que de types multiples qui composent le genre humain. Elle s’appuie sur des statistiques et procède par moyennes. Au lieu de chercher un module comme point de départ et de le répéter une ou plusieurs fois dans chacune des parties dont se compose la figure, elle consigne le fait brutal par lequel certains rapports entre les parties sont constatés, sans que ces rapports soient nécessairement simples.

Ces idées ont été exposées avec beaucoup de justesse par le docteur Topinard, qui a indiqué clairement la voie à suivre dans la détermination des différents canons humains. Mais il reconnaît que, sur ce point, la science est encore presque-tout entière à faire. Il faut pour arriver à un résultat des mensurations en grand nombre, faites avec méthode et précision, sur des sujets dont l’âge, le sexe et surtout la race soient nettement déterminés, et ce dernier point surtout, étant donné le mélange des races, n’est pas toujours facile à réaliser. En attendant ce que nous réservent les travaux futurs des anthropologistes, le docteur Topinard, utilisant les documents déjà considérables qui existaient sur les mesures de l’Européen, a fait la première tentative de ce genre. Il a dressé sur ce point spécial le bilan de la science, suivant sa propre expression, et, ne prenant en considération que les mensurations les mieux comprises et offrant le plus de garantie, il a établi le canon moyen de l’homme européen et adulte.


PARTIES DU CORPS AYANT COMME COMMUNE MESURE UNE TÊTE OU DEUX DEMI-TÊTES

Les mesures sont formulées en termes scientifiques, c’est-à-dire qu’elles sont toutes rapportées à la taille totale prise pour 100. Il ne peut donc être d’aucune utilité directe pour les artistes, mais il est intéressant de le comparer aux canons artistiques. Or, il est curieux d’observer qu’il existe entre le canon scientifique et le canon artistique de très grandes ressemblances. « Ce qui témoigne à la fois, dit le docteur Topinard, de l’excellence du coup d’œil des artistes et de la valeur des mensurations prises par les anthropologistes. » Il existe néanmoins quelques divergences.

La mesure de huit têtes, comprise dans la hauteur du corps, n’existe que chez les individus de haute taille. Dans les petites tailles, la tête n’est comprise que sept fois. Dans le canon scientifique, la tête est comprise sept fois et demie dans la hauteur du corps, comme