Page:Richet - L’Anaphylaxie, 1911.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
161
ANAPHYLAXIE IN VITRO

velle, que j’appellerai l’apotoxine, dont les effets sont tout à fait différents de la toxine.

La toxine a des effets toxiques lents. Elle n’agit qu’au bout d’une dizaine de jours. L’apotoxine a des effets foudroyants, qui apparaissent quelquefois pendant qu’on fait l’injection, et qui se manifestent par des vomissements, une diarrhée sanglante, le coma, le prurit, tous phénomènes faisant absolument défaut après l’injection de la toxine seule.

De même, quand on injecte de l’amygdaline, on n’observe rien. Quand on injecte de l’émulsine, on n’observe rien. Mais, si l’on mélange les deux solutions d’amygdaline et d’émulsine, comme il se développe de l’acide cyanhydrique, on observe, sur l’animal qui reçoit le mélange, les effets foudroyants de l’empoisonnement cyanhydrique.

Ce n’est d’ailleurs pas de la théorie[1] ; c’est

  1. M. Wolff-Eissnek appelle quelque part cette théorie (?) une théorie embrouillée (verwirrende). J’en conclus qu’il ne l’a pas comprise, ce qui vraiment n’est pas de ma faute.