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CRYPTESTHÉSIE DANS l'hYPNOTISMK ET LE SOMNAMBULISME 155

tel qu'il a été raconté par Fr. Myers, dont la sagacité et la perspi- cacité étaient irréprochables l .

« M. Richet me remit une lettre qu'il venait de recevoir, et que je ne connaissais pas, et sortit de la pièce où Alma, hypnotisée, était interrogée par le D r Backmann. Alma dit : « L'auteur de cette lettre exprime un désir. Il est question de quelque chose en métal; l'objet de métal peut s'ouvrir et se fermer. C'est une qtiestion de temps et d'oppor- tunité. C'est quelque chose de scientifique qui sera déterminé. » Or, cette lettre était de V. Tatin avec qui j'expérimentais en ce moment (avril 1891) sur les aéroplanes. Il était dit dans cette lettre : « Nous avons essayé la petite machine; elle tournait toujours du même côté. Nous avons eu un temps satisfaisant. Le fonctionnement des lames était parfait. »

Il va de soi que je n'avais jamais parlé à M. Backmann de mes essais d'aviation (1891), tenus par moi extrêmement secrets.

Évidemment la réponse d'ALMA n'est qu'un succès incomplet : pourtant il est difficile de n'y voir qu'une simple coïncidence. Mais Alma, par le fait de notre présence sans doute, était alors dans un état d'assez grande émotion. Lorsqu'elle était seule avec le D r Backmann, elle était peut-être plus lucide. Elle a lu une fois la première lettre H du mot écrit par le D r Kjelmann, dans la salle voisine, une autre fois, le mot écrit étant Land (pays) elle a dit : la première lettre M, la seconde A, la troisième R ou iVet le mot suggère l'idée de printemps. Ce n'est pas très démonstratif, mais on verra bientôt, en étudiant les magnifiques cryptesthésies de Mad. Piper, que la lucidité peut aller beaucoup plus loin.

Les preuves de lucidité données par la reproduction ou la des- cription des dessins enfermés dans des enveloppes opaques, sont de très grand intérêt : elles ont maintes fois conduit à des résul- tats remarquables. Mais là, plus que pour toutes autres épreuves de lucidité peut-être, il faut se mettre en garde contre deux causes d'erreurs possibles :

A. Une inconsciente assistance donnée au sujet lucide;

B. La possibilité d'une coïncidence fortuite.

1. Fr. Mveus, Notes sur une visite à Kalmar, A. S. P., 1892, II, 160.

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