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TRANSPOSITION DES SENS 241

C. Lombroso a indiqué quelques cas de cryptesthésie très nets *. Dans ses expériences, aidé des D rs Ottoi.enghi, Sartoris et Ronca- rini, il a trouvé un jeune homme de vingt et un ans, Régis, commis de magasin, qui a réussi à reproduire quelques-unes des expé- riences de Picivmann (mais sans contact). M. Lombroso a écrit sur une ardoise le mot de Pitckerel. Alors Régis, les yeux et les oreilles ban- dés, à une distance de 10 mètres, a écrit Vitche sur une autre ardoise. Ou lui remet un dessin dans une enveloppe, il a les yeux ban- dés, et il en fait un fac-similé très étonnant. Il y eut pourtant quel- ques échecs. Régis but ce jour-là un demi-litre de rhum, de manière à être très ivre., ce qui n'est pas une bonne condition pour machi- ner une fraude habile. M. B... (de Nocera), âgé de vingt ans, a donné aussi au D r Grimaldi, en présence de Lombroso, d'intéressants exemples de cryptesthésie.

Des expériences de télépathie ont été récemment entreprises par les D rs F. -H. Van Loon et A. Weinberg 2 .

Gomme leur mémoire n'a pas paru en totalité, on ne le peut juger définitivement. Il semble que les résultats soient favorables à la télépathie ; les sentiments émotionnels paraissent avoir été perçus plutôt que les noms, les chiffres, les figures. Avec les cartes, il y a eu échecs. Il y a eu succès quand un des agents mettait dans sa bouche de l'acide chlorhydrique ou un bonbon (mais est-ce que toutes pré- cautions ont été prises?) En somme il est difficile de conclure quoi que ce soit de cette laborieuse expérimentation, inspirée par cer- taines observations extrêmement douteuses de thought transference et de luiUing game.

La bonne foi des percipients n'est pas contestable. Mais il peut y avoir des excitations sensorielles, faibles et inconscientes, qui déter- minent, sans aucune influence métapsychique, de vagues percep- tions. Même quand les percipients sont de bonne foi, il faut être aussi sévère que si on les soupçonnait de tricherie, car l'incons- cient est toujours éveillé et recueille les plus légers indices qui peuvent le mettre sur la voie. Quand l'agent soulève un poids lourd, et que le percipient dit éprouver une sensation de fatigue, il faut

1. Mon enquête sur la transmission delà pensée, A. S. P., 1904, XIV, 264-273.

2, A Metliod of investigation inlo thought transference (J. S. P. R., janvier 1921, 3-23.

Richet. — Métapsychique. 16

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