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IDENTIFICATION SPIRITE 263

est impossible h donner. Voilà pourquoi, provisoirement, la métapsy- chique subjective ne peut pas démontrer la réalitéde la survivance. Il est vrai que les spirites, quand nous objectons la pauvreté des paroles dites par les esprits, leur langage en une langue que Y esprit au temps de sa vie terrestre ne connaissait pas, leur indifférence absolue, et leur ignorance étonnante pour les idées qui les passion- naient jadis, prétendent que l'instrument est défectueux : « l'instru- ment, disent-ils, est le médium, et Yesprit ne peut le manier à son aise. 11 a peine à se faire comprendre, et à communiquer sa pensée. » Tout de même le désaccord (sauf certains cas extrêmement rares) est si grand entre la mentalité du désincarné pendant sa vie et après sa mort, que, dans l'immense majorité des expériences spirites, il est tout à fait impossible d'admettre la survivance, même comme très provisoire hypothèse. Je supposerais plus facilement une intel- ligence non humaine, distincte à la fois de l'intelligence du médium et de l'intelligence du désincarné que la survivance mentale du désincarné.

Un livre remarquable sur la survivance i a été publié par Sir Oliver Lodge, et ce livre mérite une attention spéciale, à la fois par l'intérêt des faits eux-mêmes, et par l'autorité que donne à ces faits, scrupuleusement examinés, la pensée d'un grand savant, tel que Oliver Lodge. lime pardonnera si, tout en acceptant comme authen- tiques, et aussi sagement observés qu'analysés, les faits qu'il nous rapporte, je ne suis pas en accord avec lui quant à la conclusion qu'il en dégage.

Voici les faits. Raymond Lodge, second lieutenant au régiment South Lancashire, a été tué, pendant la guerre, le 14 septembre 1915, en Flandre, près de Saiut-Eloi.

La nouvelle de sa mort arriva à Londres le 17 septembre 1915.

Le 25 septembre, Lady Lodge, mère de Raymond, ayant une séance avec Mad. Léonard, obtint le nom de Raymond, et ces mots : « Dites à père que j'ai rencontré plusieurs de ses amis... Myers... »

Le 27 septembre, Sir Oliver Lodge eut une séance avec Mad. Léo- nard. Le guide de Mad. Léonard est une petite fille nommée Feda. A partir de ce jour les séances se sont succédé, nombreuses, tantôt

i. Raymond, or Life and Death, par Sir Oliver Lodge, Methuen, W. London, 1918.

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