Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/312

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1o Après quatre ou six mois d’école, les chevaux ne font plus de progrès. Krall considère ses élèves comme ayant l’intelligence d’enfants de six à huit ans, intelligents, mais ignorants.

2o Ils ne sont pas capables d’invention, et ils ne font que les opérations qui leur ont été enseignées. Si compliquée que soit l’extraction d’une racine cubique, c’est une opération arithmétique que tout enfant moyennement intelligent, de dix ans, est en état de faire après quelques mois d’étude.

3o Ils sont souvent hors d’état de résoudre des problèmes très simples, par exemple de dire combien il y a de personnes autour d’eux dans l’écurie. C’est beaucoup plus facile — d’après nos idées anthropomorphiques — que d’extraire la racine quatrième de 456.776.

4o Ils ne semblent pas travailler ni chercher. C’est à peine même s’ils regardent les chiffres inscrits au tableau. Ferrari et Probli ont insisté sur cette inattention du cheval Tripoli qu’ils avaient en Italie essayé de dresser comme les chevaux d’Elberfeld. Tripoli répondait en regardant à peine et distraitement.

5o Les erreurs sont souvent des transpositions de chiffres, comme si c’étaient des erreurs de lecture. Quand l’animal n’est pas sûr du résultat, il donne un coup timidement, mais il frappe avec force quand le résultat est bon.

Ainsi, pour ce qui concerne le fait lui-même, en présence de ces résultats incohérents, nous devons rester incertains, comme nous fûmes trop souvent forcés de le faire dans les autres questions métapsychiques.

Pourtant, je pencherais à croire, étant données les affirmations positives d’excellents observateurs comme Claparède, Ferrari, Edinger, Ziegler, Assagioli, Hartkopf, etc., que les chevaux calculent réellement, et que ces opérations arithmétiques sont des manifestations de leur intelligence.

D’ailleurs, il n’y a pas que les chevaux capables de pareils calculs. Krall a pensé que l’éléphant, dont l’intelligence est si remarquable, pourrait donner de plus beaux résultats. Il a pris un jeune éléphant, Kana, mais le petit Kana était très paresseux et n’a donné que des déboires.