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MUNITIONS DE MORT 371

jour, et dans mon rêve je vis à travers les persiennes XY gisant sur le parquet, les genoux relevés, les mains rejetées en arrière, la mâchoire tombante. Je réveillai ma femme en lui disant : « Je vois « XY mort sur le parquet. » Elle me dit : « Oh ! vous rêvez. » Je me rendormis. Mais à 11 heures, comme XY n'était pas venu aux bureaux, et que sa femme de ménage était inquiète parce qu'elle n'avait pas eu de réponse en frappant à sa porte, je fis prendre une échelle et monter par la fenêtre. Sur le plancher était étendu XY mort exactement comme je l'avais vu dans mon rêve. Depuis le jour de l'événement jusqu'à aujourd'hui, j'ai toujours été certain que ce n'était pas un rêve. Je n'ai pas été inconscient depuis le moment où j'ai ouvert les yeux et où j'ai vu l'apparition. J'avais un sentiment de détresse indescriptible, comme lorsqu'on est réveillé en sursaut et qu'on se trouve en face d'un spectacle terrible. Voilà trente-trois ans que cela s'est passé, et chaque détail est aussi clair dans ma mémoire que si la chose avait eu lieu hier. »

M. D... rêve un matin qu'il voit un de ses ouvriers, R. Mackenzie, qui lui dit : « Je suis accusé d'une chose que je n'ai pas faite; je suis innocent, vous le saurez bientôt. » Le rêve se dissipait à peine que Mad. D... entre dans la chambre de son mari et lui dit : « Un acci- dent tragique s'est passé cette nuit, M. Mackenzie s'est suicidé. — Non, dit M. D..., il vient de me dire qu'il est innocent. » Mackenzie, en effet, venait de mourir, en avalant par erreur de l'eau-forte, croyant prendre du whisky 1 .

Mad. Deupès, à Nice, au milieu de la nuit, entend une voix qui l'appelle distinctement par deux fois : « Marie ! Marie ! » Elle se lève, éveille son mari qui dormait dans la chambre voisine et lui demande s'il l'a appelée. Sur sa réponse négative, elle se rendort. De nouveau la voix l'appelle. Alors elle dit à son mari : « J'ai peur : allumez la bougie », et elle passe le reste de la nuit dans la chambre de son mari, avec la bougie allumée. « Souvenez-vous, dit-elle à son mari, que nous allons apprendre la mort de M. Gautier, de Mar- seille, je crois avoir reconnu, dans les appels successifs, le timbre

1. Cité par Bozzano, A. S. P., 1909, XIX, 324.

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