Page:Richet - Traité de métapsychique.djvu/516

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

504 MÉTAPSYCHIQUE SUBJECTIVE

n'est besoin pour que la prémonition soit intéressante qu'il s'agisse d'un événement grandiose. Les petits incidents sont sou- vent les plus curieux, par leur invraisemblance et la multitude de leurs détails.

Mad. Albert Richet, ma belle-fille, me fait le récit suivant : « Le dimanche 28 décembre 1919, à 17 heures environ, j'étais dans le Métropolitain Nord-Sud, j'allais de la station Pasteur à la station Pigalle. Le compartiment était rempli de monde : j'étais dans mon état tout à fait normal. A la station Solférino, le train était déjà presque complètement arrêté, quand soudain j'entends, venant d'un compartiment voisin (arrière), des cris déchirauts d'une femme et d'un enfant, en même temps que l'impression d'un brouhaha général, comme si l'on accourait de tous côtés pour leur porter secours. Je me lève pour essayer de voir sur le quai la cause de ce tumulte ; mais je ne vois rien d'anormal. Alors, me levant, je m'adresse à une dame (que je ne connaissais pas) qui était ma voisine dans le compartiment, et je lui dis : a Est-ce que vous n'entendez pas? » Elle me regarde étonnée, sans me répondre, et ne paraît pas me comprendre ; je reprends : « Est-ce que vous n'entendez pas? » Elle me répond : « Mais non, je n'entends rien. » Je me rends compte alors que les cris, le brouhaha, le tumulte, étaient seulement dans mon imagination. Il me paraît cependant, sans que je puisse l'affirmer, que le train mettait plus de temps que d'habitude à se remettre en marche.

« Une minute et demie après nous arrivons à la station suivante : Chambre des Députés. Le train s'arrête, et alors à peine est-il arrêté que j'entends exactement, venant du compartiment d'ar- rière, les mêmes cris déchirants de femme et d'enfant, et le même brouhaha sur le quai, et le remous de la foule. On dit autour de moi que c'est une femme dont l'enfant a failli être étouffé par la foule. Mais, à cause de l'affluence des voyageurs dans le comparti- ment, lesquels se lèvent et essayent de regarder, il m'est impossible de m'approcher de la portière assez pour voir ce qui s'est passé Cette fois le train s'est arrêté plus longtemps. Je demeurai stupé- faite.

« Ce qui est assez singulier, cest que cette dame inconnue m'a

�� �