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ECTOPLASMES D EISAPIA 637

y eut une seconde apparition, celle d'un homme de haute stature, la barbe hirsute et courte, la tête volumineuse, le cou trapu, l'ossa- ture puissante. Quatre autres apparitions eurent lieu encore : d'abord, une femme jeune, eu costume oriental, dont on ne vit que la tête ; la quatrième apparition n'est pas complètement formée : elle paraît incomplète du côté droit: « Je vois, dit Morselli, ses yeux qui me regardent. Quoiqu'ils soient assez brillants pour qu'on puisse voir la réflexion de la lumière sur la cornée, ils semblent comme couverts d'un voile. Quand je m'approche d'elle, elle ne fait pas effort pour se reculer, elle fait quelques mouvements comme des salutations avec le bras, et se retire. Les cinquième et sixième apparitions simultanées furent celles d'une femme paraissant âgée de près de cinquante ans, et d'un jeune enfant qui apparurent ensemble. »

Il faut mentionner aussi les expériences faites antérieurement par Eusapia dans la maison de Mad. Peretti ; mais c'étaient des formes très imparfaites, des silhouettes noires, comme des larves, umane, antropomorfe, dont la tête était à peine formée.

Peut-être ces expériences seules, encore qu'elles aient été rigou- reusement contrôlées, et par des observateurs très avertis, seraient- elles insuffisantes, si elles étaient isolées, mais les innombrables mouvements d'objets sans contact que produit Eusafia ne peuvent guère trouver d'autres explications que celles d'une matérialisation invisible, et alors nous pouvons, schématiquement, assigner trois phases successives à ces matières extériorisées, ou plutôt à ces ecto- plasmes, pour prendre le mot que nous avons le premier employé pour mentionner les formes sortant du corps d'EcsAPiA l .

Dans un premier stade, ils sont invisibles ; dans un second stade, ils commencent à devenir visibles, mais encore amorphes; à une troisième phase, ils prennent consistance plus nette, et revêtent toutes les apparences d'un organisme vivant, résistant, entouré de voiles, qui masquent d'abord l'imperfection des formes, mais qui diminuent d'importance à mesure que la forme sous-jacente devient plus dense. Les expériences de F. Bottazzi, professeur de physiologie à l'Uni-

1. Avec Lodge, Myeks, Ochorowicz, chaque fois que nous étions touchés, nous disions, plaisantant à demi : « encore un ectoplasme! »

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