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ECTOPLASMÎËS DK MARTHE 665

sois sûr, qu'il est lumineux par lui-même. Il est droit, très étroit, n'ayant pas, à ce qu'il semble, plus de m ,02 de diamètre. Au bout est une masse qui n'est pas arrondie; mais plutôt triangulaire. La partie externe de cette masse est comme frisée, ou plutôt les con- tours externes en sont indécis. Elle est d'abord complètement immo- bile, puis elle se meut par saccades comme si la tige rentrait dans le corps. Il m'a semblé que la masse lumineuse, ressemblant à une sorte de massue des armes nègres, changeait de dimensions, deve- nait tantôt plus grande, tantôt plus petite. Finalement elle est ren- trée dans le cou et dans le dos de Marthe, les mains de Makthe étant toujours visibles. »

Telles sont les expériences que je lis en 19Q6, avec Makthe. Elles me paraissent, étant corroborées par les photographies ultérieures (admirables) prises par Schrbnck-Notzing et Mad. Bis.son, d'une importance extrême.

D'abord il ne peut y avoir supercherie. La lumière, très suffisante pour tout voir; la proximité, extrême; et le temps, parfois très pro- longé, qui me permettait de tout observer dans le plus grand détail, interdisent absolument que j'aie été victime d'uue fraude. Même en supposant — ce qui est absurde — que Mad. de S..., chez qui l'ex- périence se faisait, eût été complice, il eût été impossible de faire apparaître sous mes yeux ces nuages qui s'organisaient devant moi en masses mobiles et d'apparence osseuse.

Marthe était explorée, fouillée, avant et après l'expérience. Je ne la quittais pas des yeux un instant, et ses mains ont toujours été non seulement tenues, mais visibles.

Donc il s'agit de phénomènes authentiques.

Or ce qui résulte de ces observations étonnantes, c'est le procédé de formation des ectoplasmes, une buée nuageuse, blanchâtre, peut- être lumineuse, qui prend d'abord la forme d'une mousseline ou d'une gaze, au sein de laquelle se constituent une main, un poi- gnet, un bras, lesquels deviennent graduellement de plus en plus consistants. Cet ectoplasme est doué de mouvements personnels. Il rampe comme un animal, s'élève du sol, pousse des tentacules à la manière d'un amibe. Il n'est pas rattaché au corps du médium pen- dant tout le temps, mais le plus souvent il en émane, et lui est relié.

On peut distinguer dans ces ectoplasmies deux phases : une phase

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