Page:Rictus - Les Soliloques du Pauvre, 1903, 5e éd.djvu/118

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— Ah ! comm’t’es pâle… ah ! comm’t’es blanc,
Sais-tu qu’t’as l’air d’un Revenant,
Ou d’un clair de lune en tournée ?
T’es maigre et t’es dégingandé,
Tu d’vais êt’comm’ça en Judée
Au temps où tu t’proclamais Roi !
À présent t’es comme en farine.
Tu dois t’en aller d’la poitrine
Ou ben… c’est ell’qui s’en va d’toi !


— Quéqu’tu viens fair’? T’es pas marteau ?
D’où c’est qu’t’es v’nu ? D’en bas, d’en haut ?
Quelle est la rout’que t’as suivie ?
C’est-y qu’tu r’commenc’rais ta Vie ?
Es-tu v’nu sercher du cravail ?
(Ben… t’as pas d’vein’, car en c’moment,
Mon vieux, rien n’va dans l’bâtiment) ;
(Pis, tu sauras qu’su’nos chantiers
On veut pus voir les étrangers !)