Page:Rictus - Les Soliloques du Pauvre, 1903, 5e éd.djvu/124

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Là, là, mon pauv’vieux, qué désastre !
Gn’en a pas d’pareil sous les astres,
Et faut qu’ça soye moi qui voye ça ?
Et dir’que nous v’là toi z’et moi,
Des bouff-la-guign’, des citoyens
Qu’ont pas l’moyen d’avoir d’moyens.


Et que j’suis là, moi, bon couillon,
À t’causer… à t’fair’du chagrin,
Et que j’sens qu’tu vas défaillir
Et que j’ai mêm’rien à t’offrir,
Pas un verre… un bol de bouillon !


Ohé, les beaux messieurs et dames
Qui poireautez dans les Mad’leines,
Curés, évêques, sacristains,
Maçons, protestants, tout’la clique,
Maqu’reaux d’vot’Dieu, hé ! catholiques,
Envoyez-nous un bout d’hostie :


G’na Jésus-Christ qui meurt de faim !