Page:Rictus - Les Soliloques du Pauvre, 1903, 5e éd.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Oh ! voui t’es là d’pis deux mille ans
Su’un bout d’bois t’ouvr’tes bras blancs
Comme un oiseau qu’écart’les ailes,
Tes bras ouverts ouvrent… le ciel
Mais bouch’nt l’espoir de mieux bouffer
Aux gas qui n’croient pus qu’à la Terre.


Oh ! oui t’es là, t’ouvr’tes bras blancs
Et vrai d’pis l'temps qu’on t’a figé
C’que t’en as vu des affligés,
Des fous, des sag’s ou des d’moiselles
Combien d’mains s’sont tendues vers toi
Sans qu’t’aye pipé, sans qu’t’aye bronché !


Avoue-le va… t’es impuissant,
Tu clos tes châss’s, t’as pas d’scrupules,
Tu protèg’s avec l’mêm’sang-froid
L’sommeil des Bons et des Crapules.
Et quand on perd quéqu’un qu’on aime,
Tu décor’s, mais tu consol’s pas.