Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/119

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Pour échapper à ces pensées, on se remit en marche. Nous n’avancions guère ; cependant, à force de mettre un pied devant l’autre, nous arrivâmes, vers midi, au bord d’un plateau. Devant nous s’étendait une immense plaine verdoyante, et, au delà de cette plaine, nous vîmes un cours d’eau au bord duquel s’ébattaient de grands animaux. Ce devaient être des antilopes.

Une joie féroce, — puissiez-vous ne jamais la connaître, lecteur, — s’empara de nous, car ces antilopes, c’était la vie. Oui ! mais nous ne les tenions pas ; elles étaient même si loin que nous ne savions comment les atteindre. Après mûre délibération, dans la crainte de les effrayer en nous approchant, nous décidâmes de tirer d’où nous étions. Alors, nous saisîmes tous trois nos fusils, nous tirâmes ensemble. Et, ô joie, malgré la distance, nous reconnûmes que notre bonne étoile avait voulu qu’un de nos fusils portât. Good crut, naturellement, que c’était le sien. Une belle antilope gisait à terre. Oubliant notre faiblesse et nos pieds meurtris, nous ne fûmes pas longs à des-