Page:Rider Haggard - Découverte des mines du roi Salomon.djvu/332

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qui emporte les eaux superflues du lac. Ces rivières-là existent assez nombreuses dans maintes parties du monde, on les connaît bien, quoiqu’on évite d’y naviguer. Nous finirons par déboucher quelque part, sans doute de l’autre côté des montagnes ; nous n’avons donc qu’à nous sustenter jusque-là, tout en ménageant ce rôti qui est notre unique ressource. »

Good est moins optimiste ; il constate bien que le courant file huit nœuds au moins et que, comme à l’ordinaire, il est surtout rapide au milieu, fort heureusement, mais il croit possible que la rivière s’enfonce en serpentant dans les entrailles de la terre jusqu’à ce qu’elle s’y dessèche, donnant ainsi une apparence de raison à la tradition locale.

« Eh bien ! dit sir Henry, avec sa philosophie accoutumée, une rivière souterraine est en somme un tombeau qui en vaut bien d’autres. Préparons-nous au pire, en espérant toujours. »

Le conseil est bon assurément, mais tout le sang-froid et toute l’expérience du monde n’empêchent pas un homme d’être ému quand d’heure en heure il se demande s’il a encore ou non cinq minutes d’existence. Néanmoins on s’habitue à